Page:Les secondes oeuvres de mesdames Des Roches, de Poictiers, mère et fille.djvu/78

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cheminées ? Sev. Faut-il pas recevoir enseignement de tout ? Pla. Il faut rechercher la verité de tout : mais ce que vous raportez est une erreur, que la raison & l’experience font connoistre pour telle. Sev. L’experience monstre que les Femmes qui excedent la Commune, aiment peu leurs maris. Pla. J’en appelle a témoins ces deux excellentes Romaines, Emponine, & Arrie, qui ne pouvant survivre leurs espoux les acompagnerent courageusement a la mort. Seve. Il seroit dificile d’en trouver de telles maintenant. Pla. Ouy, pour-ce que, défandant les livres, vous dérobez a leurs yeux ces exemples, qui les pourroient émouvoir a sentir pour vous, cette extréme affection. Sev. Mais celles qui sont tant habiles veulent souvent parler, & je me fâche de tant de caquet. Pla. Il me souvient d’avoir ouy dire une Chanson a ma Fille Pasithée, qu’elle disoit avoir été faite pour un jeune Homme qui tenoit mémes propos des Femmes que vous, disant le Silence devoir séeler leurs bouches. La Chanson est telle.


Je pense bien que le Silence
Est l’ombre du vrai ornement,
Comme la discrete Eloquence
Lumiere de l’entendement.