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de sciences, avec lesquelles ilz pratiquent, de la Theologie, la Jurisprudence, & la Medecine. Je suis d’advis, que vous apreniez aux Femmes encore le moyen de guerir les maladies, afin que de tous ars elles soyent en commun avecque nous. Pla. Celle qui fut disciple du sçavant Hierophile, monstra bien qu’elle aprenoit la Medecine pour le salut des autres. Il y en a encor aujourd huy, qui seules aident leurs petis enfans, allegent leurs voisines, guerissent leurs servantes, usant de certains remedes domesticz, que l’Experience fait connoistre. Sev. Celles qui sçavent tant de belles choses communément sont glorieuses, & dédaignent leurs maris, faisant des sufisantes. Comme j’apris l’autre jour d’une Tapisserie, qui estoit davant la cheminée d’Achariste, mon voisin. Il y avoit au milieu de la piece, une Femme pompeuse, assise en throne, tenant une plume en la main, un livre souz ses piedz : autour de la Tapisserie estoit écrit :


Quand une Femme sçait bien dire
Et fait profession d’écrire,
Elle dedaigne tous Auteurs,
Qui des ars furent inventeurs.

Rien ne luy plaist, chacun la fâche.
Tousjours pensive elle remâche,