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Soleil, redoublant plusieurs fois en elle cete belle face, qui la rend illustre : Ainsi la Femme prudente, aiant rendu son Esprit fort par les discours de la Philosophie morale, reçoit humblement tel image, que luy veut donner son Mari, de qui le bien-aimé pourtrait paroist toujours en ses pensées, en ses paroles, & en toutes ses actions. Sev. Vous dites merveilles : de sorte que je permetz a ma Femme & a mes filles de lire l’Escriture sainte, pourveu qu’elles ne passent point outre. Pla. Je vous dy que toutes letres leurs sont necessaires, aussi bien qu’à nous. Sev. Elles n’estudieront pas aux loix. Pla. Elles n’en doivent pas estre du tout ignorantes. Sev. Ha ha, vous gâtez tout Placide : vostre peu de jugement sera cause dont je revoqueray mon dernier propos, interdisant a leur sottise, ce que j’avois permis a vostre affection. Pla. Et voulez-vous reprendre le peuple de Dieu pour s’estre laissé juger à Debore ? Sev. Je ne parle point des Loix Hebrieues, mais du Droit Romain. Pla. Voire, mais une Femme s’obligeant pour son Mari, doit elle renoncer au Droit Velleien sans l’entendre ? Héé, ceux qui ont Femmes riches en ce pays, leurs font bien sçavoir qu’elles peuvent donner leurs meubles et acquestz, avec le tiers de leurs heritages aux maris sur-vivans : pource que la loy de la coutume le permet.

Seve. Les hommes font profession de trois sortes