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NOVVELLES ŒVVRES

Tout ainſi quand ie ſens ma paßion diverſe
Maistriſer mon deuoir, ſoudain ie la renuerſe :
Mais i’ay tant commandé à mon propre deſir,
Qu’il est tans qu’il retourne au lieu de ſon plaiſir.

Ie voy l’heureux païs, que ma belle guerriere,
Ilustre par le feu de ſa viue lumiere.
O païs bien-aimé que le Ciel vous est dous
Pour la diuine fleur, qu’il à produit’ en vous !

Rose.

Penſee mon cher ſouci,
Cependant que l’Amaranthe
Tiendra Violier tranſi
En vn penſer qui l’enchante.

Chantons de la liberté,
Car la liberté des Dames
C’est la plus belle clarté
Qui puiſſe luyre en leurs Ames.

Pense.

Roſeline les eſpris
Ne ſe treuuent tous de mémes,
L’vn ſe plaist bien d’eſtre pris,
L’aultre de viure à ſoy mémes ?

Mais vne ſainte amitié