Page:Les secondes oeuvres de mesdames Des Roches, de Poictiers, mère et fille.djvu/54

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
NOVVELLES ŒVVRES

Sa toiſon crepillonne, & ſemble du coton,
Ell’à le poil folet à l’entour du menton :
La Mere en auoit deux : i’ay donné la plus grande :
Mais cet autre s’enfuit, & ie vous la demande :
A qui me la rendra ie luy donne en pur don,
Un Curedent d’ivoire, auec vn beau cordon
Pour mettre à ſon chapeau, en couleurs il reſſemble
Le Damas, le Soucy & le Lys tout enſemble.

Viol.

Bergere voyez vous ce que vous cherchez tant ?
Vostre Agnelle s’en vient folaſtrement ſautant,
Tenez, ie vous la rends.

Rose.

Prenez la recompance
Que ie doy vous donner pour vostre diligence :
Receuez ce preſent.

Viol.

Bergere ie ne puis :
Mais la belle Pucelle, à qui humble ie ſuis,
Le prendra bien pour moy, s'il luy est agreable,
Au moins ce Curedẽt qui est d’oeuure admirable.
L’Agathe de Pyrrus repreſantant ſi bien
Les neuf ſçauantes ſeurs & le Dieu Delien,
Ne le ſurpaſſoit point. ô le gentil ouurage !
Mais voyez d’vn costé en ce plaiſant nuage
La fille de Thaumant, éclatant ſes couleurs,