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DE M. DES ROCHES.

Son Amant languiſſant, qui le pourra guerir ?
Si l’Amour luy deſcoche vn beau trait de ſa trouſſe,
Si ſon Amant la treuue humble, courtoiſe & douce,
C’est viure mille-fois & mille-fois mourir.

Flev.

Ie ne mourray iamais aymant de telle ſorte.

Viol.

Vous n’aymerez iamais, ſi voſtre ame en foy morte
N’eſt vive en ſon aymée.

Flev.

Il me plaist d’eſtre ainſi,
D’aymer ſans paßion.

Viol.

Moy bien que ie ſouspire
Enflamé des vertus & beautez que i’admire,
Ie treuue mes plaiſirs au ſein de mon ſouci.

Flev.

Ma Maiſtreſſe s’en vient, ô mon Dieu qu’elle est belle,
La voyez vous Berger ? chantons pour l’amour d’elle.

Viol.

Vous penſez diuertir ce gracieux penſer
Qui retient mes eſpris : la beauté qui me touche
Se lira dans mon cueur, s’entendra de ma bouche,
Ie veus en ſa faueur ma Chanſon commancer.

Flev.

Ie veux chanter auẞi, puis que ma Bergerette