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une fureur ! avec des soupirs ! avec des cris étouffés ! avec des bondissements de reins ! avec des mouvements enragés de tout le corps !… La liqueur enflammée s’élança : elle la but, elle la savoura avec délices !

— Je n’en ai pas perdu une goutte ! me dit-elle.

— Lucette, balbutiai-je, est-ce votre mari qui vous a appris ?…

— Non ! C’est le petit lieutenant, fit-elle. Mon mari me baise… et cela ne me fait plus rien du tout…

— Lucette, je ferais bien comme votre mari…

Mais elle ne m’écoutait point : elle s’était jetée à mes genoux, secouant, baisotant encore mon dard qui ployait. Quelle étrange passion ! Ses mains pressaient mes testicules vides, sa langue battait pays tout alentour ; tous ses désirs, toutes ses forces, toute son âme étaient tendus vers la seule gloire de me ranimer. À moi elle ne songeait plus : je n’existais pas pour elle. Vraiment, elle n’avait plus de pensée que pour lui. Lui, c’était mon membre !

Voyant qu’elle ne parvenait pas à le raffermir par ces moyens qui ne me plaisaient pas uniquement comme à elle, l’étonnante créature se releva et se mit à me chevaucher, pressant mon outil rebelle entre ses cuisses mignonnes et le frottant du bord de ce joli connin, qu’elle regardait elle-même comme un saint bon à ne plus être fêté. Au rebours des autres femmes, elle se servait des voies et moyens de la nature comme d’un excitant et d’un artifice pour arriver aux fins que la nature doit réprouver.

Je recouvrai bientôt ma vigueur sous cette étreinte, et serrant Lucette contre moi, je l’enfilai si prestement et avec tant de justesse qu’elle était pénétrée jusqu’au fond avant d’avoir pu se défendre. Mais elle était robuste ; elle déconna résolument, et se laissant retomber à mes genoux,