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principalement à l’endroit des reins. Touchez là. N’est-ce pas une volupté toute particulière que de se rafraîchir les mains sur mes fesses ?

Je suis souple comme une couleuvre. Vous savez maintenant si j’enlace un homme avec des anneaux d’acier ! La jouissance ne me lasse point. C’est ce que je vous montrerai tout à l’heure. Mes cheveux vous plaisent-ils ? Aimez-vous cette nuance ardente ? Frisez la jolie moustache d’or qui ombrage mon bijou mignon, et dites si ce n’est pas le plus agréable bijou qu’il y ait dans la France entière. L’Allemagne n’a rien de mieux. On ne l’ouvre point sans le forcer, il se défend, il serre, il pince et surtout il brûle !

Êtes-vous content de mon visage ? J’ai le teint des blondes et vous ne sauriez décider si mes yeux sont bleus, car la nuance ne laisse point que d’en changer suivant la nature des émotions qui m’agitent ; elle est variée comme les désirs de mon cœur.

Le poète de la cour, homme hardi dont les regards ne craignent point de se promener souvent au bord de mes nobles jupes, m’a fait deux madrigaux pour me prouver : 1o que mes sourcils étaient semblables à l’arc de Diane ; 2o que mes oreilles sont plus roses que la coquille de Vénus. Je consens à tout cela ; mais pardessus tout c’est ma bouche qu’on aime. Je le crois bien ! Baise-moi, mon ami. As-tu jamais senti des lèvres si savoureuses ? Et la langue ! Tu sauras tout ce que cette langue-là peut faire.

Je ne t’ai rien dit encore de mes mains. Il n’y en a pas de plus vives et de plus légères ; elles passent, elles glissent, elles courent, elles vont partout. Quant à mes pieds, ce sont deux trésors… d’autant que la jambe est faite au tour. Contemple un peu ces cuisses… Oui… oui,