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XI

SUR UN TRÔNE

Être abordé le soir par une duègne qui vous remet un billet, être invité à monter dans une voiture et mené au rendez-vous, un bandeau sur les yeux, c’est ce qui ne se voit plus guère de nos jours ; c’est ce qui m’arriva une nuit de décembre.

Une main légère et parfumée m’enleva mon bandeau ; mais la pièce où l’on venait de m’introduire était sombre. Je sentis dans mes bras un corps plus frais que les roses du matin, à peine enveloppé dans un peignoir de batiste. Les baisers volèrent, le sacrifice se consomma dans l’obscurité sur un divan de satin.

Quand tout fut consommé, ma mystérieuse amante me prit par la main et me conduisit dans une pièce brillamment éclairée et somptueusement meublée. Je vis