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Moi : Que ce détail ne vous inquiète pas ! J’aime le goût du fruit… Mais pourquoi vous dérobez-vous ainsi, ma belle ?…

Elle : Rien… une douleur là…

Moi : Dans le bas-ventre ! Une petite colique… Tu te retires encore, tu m’en veux !

Elle : Oui, je vous en veux… Surtout je m’oppose à ce que vous me fassiez…

Moi : Minette ?… Oh ! oh ! Vous ne me pardonnez point de ne vous avoir pas fait une déclaration dans les règles !

Elle : Mes règles !… Qui vous a dit ?… Mes règles !… Non non, pas encore… Si mes calculs sont justes, ce ne sera que pour demain.

Moi : Du diable si je pensais à cela !… Mais que regardez-vous donc dans les plis de votre chemise ?

Elle : Il n’y a rien ! Il n’y a rien ! J’en étais sûre !

Moi : Nous disons donc que tes règles ne viendront que demain… Et quand tu les aurais à présent, ma chère !…

Elle : Vous dites cela… Au fond, vous êtes comme tous les hommes… Les femmes sont plus amoureuses dans ces vilains moments-là… Mais nous n’en profitez point… Ça vous dégoûte !

Moi : Laisse donc ! Laisse-moi voir… Justement, dans le pli de ta cuisse, voilà une petite trace rouge !…

Elle : Quelle horreur !… Lâchez-moi !… Partez… Vous reviendrez dans trois jours… Lâchez-moi !

Moi : Bah ! Tu auras beau te débattre ! Je te tiens. Ôte plutôt ta robe… Ôte-la, veux-tu ?… Toute nue avec tes bas gris où vont tomber des gouttelettes rouges, ce sera charmant.

Elle : Ah ! Richard, si je vous croyais sincère… je ferais ce que vous voulez.