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PRÉFACE

— Comment traiter aujourd’hui ton petit bijou, duchesse ? Dois-je seulement faire frétiller le bout de ma langue agile sur ce frais clitoris que l’eau de violette a parfumé ?

Veux-tu que je le prenne entre mes lèvres, où je le roulerai comme une praline fabriquée chez le confiseur à la mode ? Je lui ferai sentir l’affre de mes dents prêtes à croquer la chair vive. Ne faut-il pas plutôt que cette langue libertine entre tout entière dans la fente ? Tu en tiendras toi-même les lèvres rouges écartées, et tandis que mon doigt frottera lentement le bouton des amours, elle ira chercher une goutte de rosée au fond du calice.

— Rien de tout cela, me dit ma maîtresse. Dis-moi seulement ton poème sur notre mère Ève, et raconte-moi tes anciennes amours.

Je suis poète, vous le voyez bien, ma chère lectrice. Je suis aussi un homme sans préjugés. C’est ce que vous