tout près d’elle ; je la tiens embrassée, et je viens même de passer une main sous sa jupe !
On a beau être du meilleur monde, on n’en est pas moins sensible, et le chatouillement dont elle ne pouvait se défendre incommodait fort la belle Lamperière.
— Est-ce que je rêve ? me dit-elle… Quoi !… C’est la seconde fois que vous me voyez seul à seule !… Vous ne m’estimez point !…
— Je voudrais vous estimer trois fois de suite sans reprendre haleine, répondis-je tout hors de moi. D’ailleurs, c’est la faute de vos bas gris-perle.
Ma main ne quitta point son poste, et le dialogue suivant s’engagea entre la belle Lamperière et moi :
Elle : Ce bas gris-perle n’est pas une raison.
Moi : Il vous fait une jambe céleste. Dieu m’est témoin que je n’ai voulu d’abord vous prendre que la cheville… Mais, ma foi !…
Elle : Aïe ! vous m’écrasez le genou !
Moi : Mais non ; ce n’est point votre genou !… C’est plus haut que je caresse… Quelle peau ! Du satin rose comme vos mules !
Elle : Oui, oui, je suis assez contente de ma peau… Si vous continuez, je vais appeler…
Moi : Ah ! le petit nombril mignon !…
Elle : J’appelle ma femme de chambre !
Moi : Je l’ai payée !
Elle : Vous avez payé ma femme de chambre ! Monstre !… Voulez-vous me laisser !
Moi : Bon ! Vous ne pouvez pas tout garantir à la fois ! Si vous défendez le devant, je prends le derrière !…
Elle : Vous êtes un homme sans délicatesse… Pour qui me prenez-vous donc, monsieur ?