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Les mœurs modernes, la pruderie bourgeoise et la crainte des rhumatismes qui menacent nos tempéraments affaiblis, ont ôté beaucoup de charme à cette vive et chaude affaire. De nos jours les femmes portent culotte ; quelquefois même ces culottes sont de flanelle. Est-il un homme digne de ce nom qui voulût faire l’amour dans des culottes ?

On les arrache comme on peut. Le mieux est de céder à son indignation et de les jeter au feu, si c’est en hiver. Les flammes font justice de cette ignominie.

La comtesse Laurence croyait devoir à son rang d’être culottée !… Je la déculottai prestement. Elle ne protestait pas le moins du monde. Pas un geste, pas un mot, pas un murmure, et tandis que je parcourais tous ses mystères, elle se tenait la tête renversée sur le sofa, la bouche entr’ouverte, les dents serrées.

C’est alors que j’appris à connaître sa peau douce et chaude. L’attache du genou n’était pas bien pure, mais quelles cuisses savoureuses. Ce fessier, d’une abondance étonnante pour une si petite personne, roulait sous ma main. Et la comtesse Laurence était toujours muette comme une image.

Je mets ma muette en posture, je pénètre dans son sein. Pour étroite, elle ne l’était pas. Mais jamais je ne sentis connin si bouillant. On croyait entrer dans de l’écume chaude.

— Ah ! chère, lui dis-je, assis auprès d’elle après ce premier engagement, chère, vous en mouriez d’envie !

Je croyais que, la chose étant faite, elle allait enfin desserrer les dents ; mais point. Elle me ranimait habilement avec ses mains un peu maigres, un peu longues, toujours en silence. Lorsqu’elle me vit prêt à fournir une seconde course, elle se leva, me fit signe de la