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VIII

UN CHAPITRE DES LIAISONS
DANGEREUSES

La comtesse Laurence était toujours fort parée, et certainement elle avait besoin de l’être. Petite, menue pour le monde, non pour ceux dont les regards savent percer les jupes et les voiles de toute sorte, et qui devinaient une croupe saillante et de robustes flancs, on lui voyait de pauvres mignonnettes épaules, des bras presque grêles et pourtant de la gorge.

Mais elle avait deux grands charmes, une peau douce, veloutée, chaude comme celle des pêches exposées au soleil, sur l’espalier, un regard toujours noyé dans une sorte d’extase étrangement lascive.

D’ailleurs son attitude ordinaire disait tout le contraire de ses yeux. Elle marchait fièrement, elle parlait avec une orgueilleuse nonchalance et traitait les gens de Turc