Alors nous nous enfonçâmes sous le bois. Au bord d’une allée je vis des églantiers en fleur. Je dis à ma mie :
— Laurette, regarde ces églantines. Si j’étais poète, je les comparerais au bout de tes seins.
— Oh ! dit-elle, ils sont moins roses.
— Je parie que non.
— Je gage que si !
Ma foi, j’ouvris son corsage et nous voilà comparant. C’est moi qui avais raison.
Un peu plus loin Laurette aperçut des fraises.
Elle se mit à les picorer au milieu des ronces et bientôt, s’en trouvant les mains pleines, à les manger avec délices. Je demandai ma part du festin ; elle m’invita à venir la prendre sur sa bouche.
Nos lèvres se poursuivent, se mêlent toutes barbouillées de ce jus rouge et parfumé. Cependant ce jeu ne pouvait que nous conduire à un autre. Laurette commençait à rouler de grands yeux blancs. Je devinai bien vite ce langage.
— Eh bien ! lui dis-je tout bas, couche-toi donc dans l’herbe.
Quand elle y fut couchée, je relevai sa robe et ses jupons blancs. Elle ne disait rien, ne bougeait pas et tenait ses deux cuisses serrées. Je me mis à frapper sur son ventre blanc, ferme et rondelet en disant :
— Toc, toc ! Ouvrez, madame.
Les deux cuisses de Laurette s’ouvrirent doucement.
— Bonjour, l’autre petite bouche, disais-je. Ah ! Laurette, si nous lui faisions aussi manger des fraises ?
— Mets-en donc une au bout de ton doigt, soupira-t-elle, et essayons.
— Pas si sot ! m’écriai-je. C’est bien au bout de ma langue que je la mettrai.