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neuf à sa chambre. Le matin même, elle avait fait ajouter à la porte un verrou de plus.

Nous ne prîmes point le temps d’aller jusqu’au lit. La première chaise nous reçut tous deux. Je fis le cheval, Suzanne fut l’écuyère. C’est peut-être la posture la plus favorable au prolongement du plaisir.

Au pillage la robe de mariée ! Je troussai ma cavalière, froissant tout ensemble les jupes immaculées et le voile mystique. Suzanne portait sur le front la fleur symbolique des vierges. Jamais fleur d’oranger ne reçut pareille injure. Tout à coup la voix de Berg-op-Zoom retentit dans la maison :

— Suzanne, ma chère Suzanne !

— Ne va pas croire que je ferai jamais à ce magot les mêmes caresses qu’à toi ! me disait Suzanne. Elle me suçait en même temps la bouche. L’adorable fille, ma glorieuse élève, n’avait jamais mis tant d’art dans l’acte sacré. Elle se soulevait et se laissait alternativement retomber sur moi. Mon membre pénétrait dans son sein jusqu’à la garde, puis sortait, rentrait encore.

Bientôt sentant que le plaisir allait nous gagner malgré nous, elle demeura immobile, étroitement serrée contre, enconnée jusqu’à l’âme. Je glissai un doigt entre ses deux fesses brunes et satinées d’où s’échappait ce bouquet de soie noire qui était un de ses charmes le plus piquants. J’enfonçai ce doigt avec emportement ; j’aurai voulu toucher ses entrailles !

Nos bouches demeuraient collées, nos langues confondues…

À ce moment Berg-op-Zoom s’avisa de frapper à la porte.

— Suzanne, ouvrez-moi, ma chère Suzanne.