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qu’on y pénétrait, mais elle résistait à la seconde fois. Le plaisir la gonflait et mettait un bourrelet à la porte.

Il fallait pousser alors, il fallait forcer. L’enflure s’en augmentait encore. On eût dit une blessure tuméfiée dont les bords se resserrent sur le doigt du chirurgien. C’était une sensation presque cruelle et délicieuse… La noble catin se tordait alors, criait, écumait. Ah ! Le beau coup !

Elle était longue et charnue tout à la fois ; elle couvrait et enveloppait son homme. Lorsque j’eus pénétré dans son sein après bien des efforts et quelques plaintes, elle commença de montrer ses talents. Roulis et tangage, mouvement d’avant et d’arrière, quelle manœuvre ! Tout à coup elle se déroba. Madame craignait avant tout de faire un enfant. Se laissant glisser à mes genoux, elle engoula vivement ce qui l’enconnait tout à l’heure… Mon foutre jaillit entre ses lèvres. Se les essuyant alors avec ses cheveux qui venaient de se dénouer :

— N’est-ce pas qu’on peut tout faire à son amant, quand on est simple ? me dit-elle.

Je lui donnai bien volontiers le billet d’indemnité qu’elle me demandait pour ce qu’elle venait de faire. Mais à présent que mes désirs étaient assouplis, ma colère renaissait et je me reprenais à penser à monsieur Baptiste. Pauline cependant, qui demeurait accroupie à mes genoux, jouait avec ma raide épée de tout à l’heure qui n’était plus qu’un jonc flexible.

— Richard, comment cela se nomme-t-il ? me dit-elle.

Je ne répondis point.

— Le nom ! Dis-moi le vrai nom ! reprit-elle en le baisant.

— C’est un vit, lui répliquai-je durement ; ne le savez-vous point ?