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J’arrive au castel de Meissiat, je sonne, je demande madame. La serveuse qui m’introduit se met à sourire. Je la jette sur une table, en traversant la cuisine, je la trousse, je la branle. C’était pour m’ouvrir l’appétit.

J’avais bien recommandé à Valentine de se trouver dans le corridor qui conduisait à l’appartement de la mère. Je la joins, je l’embrasse, enfin, je me jette à genoux devant elle. Ma tête se glisse sous ses jupes ; je baise son ventre, ses cuisses. C’était pour me donner du courage.

Quand à ce qui se passa ensuite dans le boudoir de madame de Meissiat, ô noir mystère ! La vieille m’attendait, couchée sur une chaise longue. Encore tout échauffé par les appas de la fille, je ne veux point laisser mon ardeur se refroidir devant la mère. Je saisis cette garce quinquagénaire, sans dire un mot. Seulement, pour éviter le baiser, je l’enfile en levrette.

— Quel homme ! disait-elle ; c’est la foudre !

Un immense derrière gras et mou se dressait devant mes yeux. Je crus frotter du lard rance ; il me sembla pénétrer dans une mare d’eau gluante, et je limai longtemps, car rien ne me frottait, rien ne m’étreignait : je nageais dans le vide.

Mon amoureuse poussait des hurlements épouvantables. Ô la vieille diablesse lubrique ! Je la laissai à demi-morte de ses sales plaisirs.

Je passai dans la chambre de Valentine. La chère fille me purifia elle-même, dans sa propre cuvette, des œuvres maternelles.

Vite je la dépouillai de tous ses voiles. Non seulement, dans nos rendez-vous nocturnes sur la fenêtre grillée, je n’avais pénétré les charmes de cette belle enfant, je ne