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comment l’intelligence se révèle dans l’écriture.

L’originalité est la base de cette distinction : les autres facultés lui apportent un harmonieux concours.

Je donnerai encore la notice que M. Vie a bien voulu me communiquer :

L’épreuve en cours porte sur l’intelligence supérieure, — celle dont l’écriture suggère souvent le degré sans permettre de le préciser d’après des règles fixes. Quelle est la commune mesure entre la fine cursive de Lamartine, si séduisante, et l’écriture grosse, laide, mais puissante de Chateaubriand, ou le vilain graphisme de Balzac ? — entre les pattes de mouche sèches et ternes de la vieillesse de Humboldt, et la merveilleuse calligraphie de F. Arago, débordante à la fois de grâce et de condensation ?…

Dans bien des cas de cet ordre, se fonder sur les coefficients de clarté, de soin, de goût, d’ordre, de réflexion…, c’est s’exposer à s’égarer, car chez les hommes de grande valeur intellectuelle qui ont voué leur vie à un travail opiniâtre, le tracé graphique porte souvent l’empreinte de déformations provenant de la fatigue, du surmenage, du désir de se soustraire hâtivement à une tâche matérielle qui usurpe un temps précieux et retarde les élans de la pensée. Cette première recherche livre des dérogations révélatrices, mais elles peuvent s’étendre à toute une classe de grands travailleurs, quelle que soit la puissance de leur esprit. Le graphologue ne s’y tient pas ; il en dégage cependant une première donnée.

Il élimine ensuite toutes les écritures où des abréviations abusives suppriment la ponctuation, les accents, parfois des lettres, ou même des finales entières, sans que des signes de culture très marqués, ou des idiotismes de forme originaux et puissants permettent d’absoudre ces privautés.

L’esprit inférieur se confine dans le moule de l’enseignement reçu. S’il est perfectible, s’il progresse, s’il fait souvent acte d’originalité personnelle, il brise le moule : ces brisures sont les signes de culture. On peut les trouver en grand nombre et de très bon goût dans l’écriture d’un homme d’une intelligence moyenne, mais, pour révéler l’esprit supérieur, il leur faut encore un relief d’originalité peu commune — dût le goût lui-même en pâtir au besoin dans une petite mesure.

Telle est, selon moi, la méthode à suivre dans le double cas du problème que vous posez et des écritures déformées.

Deux catégories sont ici hors de cause : les génies, dont l’écriture est fruste, faute d’exercice, — les grands esprits, à la fois lumineux et soigneux, qui livrent au premier regard le secret de leur puissance (Raphaël, Arago, Lamennais, etc.).

Je termine par la notice suivante, qui m’est fournie par Mme de Salberg :

Les principaux signes graphiques de l’intelligence sont les suivants :

L’espacement normal entre les lignes et les mots ;