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l’intelligence dans l’écriture.

C’est chez les médiocres qu’on rencontre des associations de signes d’insuffisance ; c’est la marque même de la médiocrité d’offrir des trous et des discordances. De là un grand nombre d’indices, et une grande facilité pour distinguer les médiocres. Les principaux signes de la médiocrité sont : les formes recherchées ou touchant à la vulgarité, les marques de mesquineries, des gaucheries, des exagérations dans l’inégalité du tracé, le manque d’harmonie, la clarté faible, les signes de culture peu nombreux et non qualitatifs.

L’insignifiance se reconnaît à la simplicité enfantine du tracé, à son manque d’énergie, d’activité, et de signes de culture. Elle est égale et monotone, avec des espacements souvent exagérés.

L’esprit commun se manifeste par des formes grossières, confuses, exagérées, sans marques de culture.

En somme, les signes capitaux de l’intelligence supérieure sont la clarté, l’activité, l’inégalité du tracé et les simplifications.

La médiocrité, se reconnaît par les discordances et les insuffisances. L’infériorité plus profonde encore par l’inactivité, la grossièreté, le manque total de simplification.

Il est bien entendu que ce qui précède est un résumé à grands traits pour le philosophe et non l’exposé de tous nos moyens d’investigation.

M. Humbert a condensé dans le passage suivant sa théorie graphologique de l’intelligence :

Ce qu’on entend d’ordinaire par intelligence, c’est la faculté de penser par soi-même, c’est l’originalité du cerveau. À celle-ci correspond logiquement l’originalité de l’écriture. Ainsi, toute simplification de tracé signifie valeur intellectuelle. Les trois degrés du signe constituent trois classes : la supériorité, le talent, l’intelligence normale. En sens inverse on aura la médiocrité, la vulgarité, la bêtise (écriture compliquée). L’originalité représente l’intelligence en puissance, les autres qualités, l’intelligence en acte. Elles se subdivisent en trois groupes.

Le premier comprend les qualités mélioratives : la précision, la condensation des idées, la délicatesse, le coup d’intuition, les aptitudes artistiques, littéraires, scientifiques et critiques. Les qualités mélioratives, affermies par la volonté, augmentent la valeur du scripteur. Elles conduisent à une quatrième classe, la transcendance.

Le deuxième groupe renferme les qualités essentielles : l’activité cérébrale, la clarté, la modération, la simplicité et la réflexion. L’absence de ces qualités abaisse le niveau de l’écrivain. À plus forte raison en sera-t-il ainsi des vices péjoratifs, résultant de leur interversion : l’inertie ou l’agitation, la confusion, l’exaltation, la recherche et l’irréflexion.

Nous y joindrons la faiblesse de volonté. Ces défauts aboutissent à un dernier échelon : la grossièreté.

Le troisième groupe est celui des qualités plastiques : l’intuition, le raisonnement et l’assimilation. Leur excès produit l’utopie et le sophisme, qui rabaissent aussi le classement.

Au point de vue intellectuel, les écritures peuvent donc aisément se répartir en huit classes.