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peut-on mesurer l’intelligence ?

recherches ; je n’ai eu de relations avec eux que par lettres, afin de couper court à toutes les suggestions inconscientes par les paroles de conversation, le geste et l’attitude.

De même, pour juger la valeur de chaque solution, je me suis enquis de savoir ce que le hasard, à lui seul, pourrait donner ; et de plus, j’ai soumis les mêmes documents à des ignorants de la graphologie, afin de rechercher s’ils me fourniraient des résultats meilleurs ou moins bons que les graphologues, et ce que serait leur graphologie intuitive par comparaison avec la graphologie raisonnée et systématisée.

Ces règles indispensables s’appliquent à toute espèce de contrôle graphologique ; mais elles ne renferment aucune indication spéciale pour une étude sur l’intelligence. Cette dernière étude présente, à mon avis, des causes d’erreur particulières, que je réduis à trois principales, sans préjudice de celles qu’on pourra découvrir encore. Ce sont :

1o l’incertitude sur le degré d’intelligence des gens.

2o les suggestions que les experts peuvent recevoir du contenu des lettres.

3o la reconnaissance de quelques écritures[1].


peut-on mesurer l’intelligence des gens ?

Voilà la première difficulté.

C’est nous qui devons rassembler les écrits de gens d’intelligence inégale, pour soumettre ces écrits à la sagacité des graphologues. Or, comment serons-nous certains, d’une certitude scientifique, que telle personne est plus intelligente que telle autre, et que la différence qui les sépare est grande ou petite ?

En pratique, on est souvent forcé de se faire une opinion sur cette affaire délicate ; je dirai même qu’il est tout à fait intéressant, quand on reste quelque temps avec un inconnu, de rechercher, à travers son mutisme ou son bavardage, son embarras ou son aplomb, sa lenteur ou sa vivacité, les petits

  1. M. Crépieux-Jamin me fait remarquer avec raison que ma liste d’erreurs n’est pas complète : « Vous n’avez parlé que d’une classe d’erreurs. Il en est de bien importantes et subtiles qui naissent de l’essence même de la graphologie. Par exemple, un document ne représente qu’un des moments de l’intelligence, et le graphologue qui juge une écriture tracée dans un moment de dépression, de fatigue, de malaise, pourra diminuer une personnalité, sans cesser d’être un observateur exact. »