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à quel signe reconnaît-on l’âge dans l’écriture ?

surajoutés montrent la fatigue des scripteurs qui ne font plus leurs levées de plume avec le même entrain, en sorte que la plume frôle encore le papier quand le mot est achevé. Il en résulte de petits appendices, des cheveux ou des fils si on préfère.

Ce qui était de l’hésitation chez l’homme de 50 ans devient ici une inhibition constante. Chaque mot provoque deux ou trois arrêts plus ou moins brusques. L’élan a disparu. D’autre part l’inégalité considérable de la hauteur des lettres montre ce que la main a perdu de sûreté.

La vieillesse se manifeste sous des formes très variées aussi, elle est décelée surtout par des tremblements caractéristiques, ou par des dépressions. Et sous le titre de dépressions, j’entends tous les signes graphologiques qui témoignent d’une diminution de l’activité ; écriture descendante, lignes convexes ou concaves ; traits courbes modifiés, concaves au lieu de convexes ou bien transformés en lignes droites associées, ce qui est le premier stade de l’écriture tremblée ; écriture lâchée ; tracé flou : ratures et reprises, etc.

Tel est, cher monsieur, le résumé de mes observations. Je ne me dissimule pas leur insuffisance, mais il faut un début à tout.

Madame de Salberg, graphologue parisien, m’envoie la note suivante :

Chaque époque se caractérise par un genre d’écriture adéquat à la façon d’être d’une société. C’est grâce à ces tracés distincts, qui sont une mode, qu’il est possible de reconnaître approximativement l’âge d’un scripteur, à moins qu’il ne s’agisse d’un enfant ou d’un vieillard ; l’inhabileté du tracé enfantin se reconnaît dans sa marche incertaine, tandis que la décrépitude fait trembler la main qui tient la plume.

D’après ce qui précède, il est facile de comprendre qu’il ne peut y avoir de règles fixes, car, même le plus ou moins de fermeté du dessin n’est pas toujours l’apanage de la jeunesse, puisqu’il y a des jeunesses débiles et des vieillesses robustes. C’est ici, surtout, qu’une grande habitude de voir des écritures, un œil exercé à les comparer entre elles, est indispensable pour tirer des conclusions logiques.

Il est juste d’observer que la mode appliquée à l’écriture n’exerce réellement son influence que sur les classes élevées et surtout sur les graphismes féminins, car ce sont les femmes qui subissent les fluctuations de la mode. Les écritures communales y échappent, de même que celles des savants, des artistes, qui restent les mêmes, à peu près identiques dans tous les temps.

Dans des conditions aussi variables, comment, en effet, établir des règles ? Le jugement doit se baser sur les observations spéciales à chaque graphisme et, en tout cas, on ne peut déterminer un âge que de 10 ans en 10 ans, période nécessaire pour une évolution appréciable de l’individu.