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l’âge physiologique et l’âge de naissance.

Je ne vois pas quel artifice nous ferait sortir de cette impasse, si on voulait absolument évaluer la justesse des diagnostics des graphologues pour chaque cas individuel. Il n’existe peut-être aucune personne dont l’âge physiologique échapperait à la discussion. Mais nous n’avons pas à nous inquiéter de ces difficultés, puisque nous opérons seulement sur des moyennes. C’est l’âge de 100 personnes au moins que nous demandons aux graphologues de déterminer ; nous n’attachons pas d’importance aux cas particuliers, mais seulement à la moyenne centennale. Or, cette méthode corrige en quelque sorte automatiquement les erreurs provenant des écarts entre les âges physiologiques et les âges de l’état civil. Si certains de ceux qui ont écrit les adresses sont plus jeunes que leur âge, d’autres sont plus vieux, et avec un nombre suffisant de documents, ces écarts de signe contraire se compensent. Admettons par exemple que sur dix vieillards de 60 ans, il y en ait 5 dont l’âge physiologique soit de 55 ans, et 5 dont l’âge physiologique soit de 65 ans, tout se passe, au point de vue du calcul des moyennes, comme si ces dix vieillards avaient physiologiquement 60 ans.

Et puis, à y regarder de près, on s’aperçoit que l’expression : âge physiologique, est une métaphore ; si on la convertit en faits précis, que signifie-t-elle ? tout simplement que certaines personnes paraissent plus jeunes ou plus vieilles que la moyenne des personnes du même âge ; c’est par comparaison avec l’état des forces d’une moyenne que nous jugeons les cas individuels de vigueur et de caducité. Or, nos documents sont assez nombreux pour constituer une moyenne ; et leur source est assez variée pour que cette moyenne représente bien celle à laquelle le graphologue est habitué. Je fais cette remarque en prévision de certaines objections qui pourraient m’être adressées, par exemple que les cas de vieillesse anticipée ne contrebalancent pas nécessairement, comme je l’ai supposé plus haut, les cas de jeunesse conservée. Du moment qu’on opère sur 100 personnes, il est évident que l’état de conservation des forces, chez un nombre aussi considérable de sujets, est égal à l’état moyen avec lequel l’expérience de la vie nous a familiarisés.