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CHAPITRE II

Les experts et les ignorants se sont-ils trompés ?

À tout seigneur tout honneur. Commençons par M. Crépieux-Jamin.

Sur les 180 adresses, M. Crépieux-Jamin ne se récuse qu’une seule fois, pour une enveloppe dont il dit : « Elle a été écrite à la diable, soit en riant, soit dans une mauvaise position ; c’est un mauvais document. Peut-être a-t-il été également écrit trop vite. » Pour les 180 enveloppes, le nombre de déterminations justes est de 141 ; soit un pourcentage de 78,8 p. 100[1].

Notons un petit point de détail. M. Crépieux-Jamin a eu soin de nous indiquer chaque fois si sa détermination lui paraissait probable ou certaine ; sur ces 180 diagnostics il y en a eu 51 de probables et 129 de certains, ce qui revient à dire que ce graphologue doute environ deux fois sur sept. Il est intéressant de rechercher si, lorsque le jugement paraît douteux à celui qui le porte, ce jugement est plus souvent faux que lorsqu’on l’émet avec confiance. Sur 51 erreurs, il y a eu 23 jugements probables, près de la moitié, tandis que

  1. J’ai dit plus haut que j’ai mis dans ma collection d’enveloppes 69 adresses dans lesquelles l’écrivain expéditeur n’est pas de même sexe que le destinataire. J’ai expliqué que les erreurs qu’on peut commettre sur ces adresses doivent être plus nombreuses que sur d’autres, car chacun fait plus ou moins la supposition qu’une lettre écrite à une femme doit venir d’une femme, et une lettre adressée à un homme doit venir d’un homme. Toutes les personnes ont subi cette suggestion, et M. Crépieux-Jamin semble n’y avoir pas échappé ; ses déterminations justes sont de 82 p. 100 pour les enveloppes dont le sexe est identique chez l’expéditeur et le destinataire, et de 74 p. 100 seulement pour les enveloppes dans lesquelles les deux personnes sont de sexe différent. M. Crépieux-Jamin m’assure qu’il n’a fait aucune attention au sexe du destinataire. La suggestion serait donc chose inconsciente dans son cas, si elle a réellement existé.