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le sexe de l’écriture.

Dans mon Traité pratique, écrit il y a près de vingt ans, j’ai consacré un petit chapitre à la question (p. 253 à 260), et j’exprimais nettement l’avis que cette détermination était possible. Je disais, en substance, que chaque sexe ayant sa psychologie doit avoir son écriture. L’écriture se modifiant selon le développement de l’individu indique aussi son âge.

J’en suis resté là et personne, à ma connaissance, ni en France, ni à l’étranger, n’a repris la question. Votre initiative m’a obligé de faire un effort et j’ai dû, pour vous donner satisfaction, instituer la méthode au fur et à mesure de mes essais.

Dans bien des cas, un examen rapide de quelques secondes m’a déterminé. Cependant, lorsqu’il fallait expliquer le cas, donner mes raisons, j’ai été plus d’une fois arrêté pendant quelques minutes. D’autres fois après avoir passé un quart d’heure sur une enveloppe et avoir fait le même exercice le lendemain, je n’aboutissais qu’à une probabilité.

Sur certaines enveloppes, en additionnant les temps des reprises, j’ai sûrement passé une heure. Mais en général, examens et notations comprises m’ont demandé 10 minutes par écriture.

Pour le sexe, les raisons les plus diverses m’ont décidé. Tantôt c’était la psychologie du scripteur qui me renseignait, tantôt c’était directement la forme du geste écrit.

Chez la femme, le geste écrit est gauche, souvent disgracieux et lâché, ne quittant l’allure insignifiante que pour devenir discordant, désordonné ou exagéré ; il a souvent des formes penchées et frêles, ou bien prétentieuses ou compliquées. L’écriture dite du Sacré-Cœur, au tracé triangulaire, est actuellement un précieux indice du sexe féminin, mais il est aléatoire puisqu’il suffirait d’une modification dans l’enseignement des couvents pour qu’il disparaisse. La surélévation des divers miniscules, principalement des s, r et de la hampe des p, se rencontre très souvent, même habituellement dans les écritures de femmes, et très rarement dans celles des hommes. Il en est de même des finales longues, soit qu’elles aillent à la dérive, soit qu’elles soient horizontales. Ce qui m’a frappé le plus, c’est de constater combien on exagérait l’importance des signes de la finesse et de la légèreté ; ils n’ont pas une grande importance différentielle. Si parfois les écritures de femmes sont plus fines et légères que celles des hommes, par contre on y voit plus fréquemment des traits appuyés, des renflements, — c’est-à-dire que la femme qui a moins de besoins sexuels que l’homme, serait cependant plus sensuelle. II est vrai que les renflements disent aussi la gourmandise.

Chez l’homme la netteté, la fermeté, la sûreté, la simplicité, la sobriété du tracé sont caractéristiques. La simplification, qui est un signe graphologique de culture d’esprit, est bien plus fréquente que chez la femme. Quand l’écriture d’une femme a de la tenue, chose rare, elle n’évite pas la raideur, le mouvement manque de grâce. Chez l’homme, l’aisance du tracé s’allie le plus souvent aux qualités de netteté et de sobriété. Ces différences existent jusque dans l’écriture des gens inférieurs. À égale infériorité, l’écriture de l’homme est plus simple et sobre. On trouve aussi beaucoup moins d’écritures lâchées d’hommes que de femmes.

Chacun de ces signes, pris séparément, est un critérium insuffisant, mais j’ai considéré la réunion de plusieurs d’entre eux comme une preuve.