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l’intelligence dans l’écriture.

rection des cotes qui m’a réussi pour M. Crépieux-Jamin ; 39 est la limite la plus favorable pour séparer les deux groupes de l’intelligence courante et du talent ; si j’adopte cette limite, le nombre de ses erreurs subit une diminution insignifiante, 15 au lieu de 16.

M. Éloy a commis un total de 18 erreurs sur 62 documents. La correction par la cote, mettant la limite de l’intelligence à 35, réduit ses erreurs à 12, nombre qui n’est pas grand, et dont il y a lieu de le féliciter.

L’impression d’ensemble est que dans les essais de ce genre, où on s’est attachés à dégager la valeur intellectuelle d’une écriture, sans la comparer à aucune autre, les erreurs ont été plus fréquentes que dans les jugements de comparaison. À part M. Éloy, les deux autres graphologues ont moins bien réussi ici que là.

On pourrait en tirer une conclusion théorique, à savoir que la nécessité d’établir un parallèle entre deux écritures facilite le travail psychologique du classement.

Au fond, pourrait-on ajouter, juger, c’est comparer ; lorsqu’on cote une écriture, on est bien obligé d’avoir un terme de comparaison ; seulement, dans l’expérience des couples, le terme de comparaison est voisin et précis ; dans l’autre épreuve, il n’est plus présent, on compare toujours, mais à quelque chose de vague. De là les erreurs. Comparer est plus sûr que de juger.

Mais à la réflexion, je ne suis pas certain de cette conclusion. Il est possible que les meilleurs résultats de l’épreuve des documents couplés tiennent à des raisons toute différentes, par exemple à ceci : on demandait moins à l’expert. Supposons qu’il eût à comparer un grand homme à un médiocre, et qu’il cotât le grand homme 36 et le médiocre 32. Pour l’épreuve des couples, cette solution est juste ; pour l’épreuve de collections, elle est erronée.

Et puis, une autre raison doit faciliter le jugement des écritures couplées : on est prévenu qu’il y a entre les deux une différence notable ; si on est à peu près sûr que l’une d’elles est peu intelligente, cela aide à supposer que l’autre doit l’être.