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mesure de l’habileté de quelques graphologues.

Pour la collection B, il a encore commis 4 erreurs. Il a relégué dans la catégorie moyenne deux esprits supérieurs, Daudet, à qui il donne 35, et Renan à qui il accorde 38. L’erreur sur Daudet me paraît cependant excusable, car le document étudié se réduisait à cinq mots, et je dis en note pourquoi je le supprime[1]. Deux erreurs en sens inverse ont consisté à élever dans les supérieurs un snob d’intelligence tout à fait rudimentaire (on lui accorde 41) et un petit fonctionnaire prétentieux, qui reçoit 40. Le total est donc de 13 erreurs sur 62 documents, soit 79 % de réponses justes.

Mais ce calcul est exposé à quelques critiques. Il paraît singulier que cet expert se trompe si peu pour la collection B, et tellement plus pour la collection A. À y regarder de près on en découvre la raison. Le classement absolu des documents, d’après les cotes rapportées à une échelle idéale, a donné lieu, c’est vrai, à 24 % d’erreurs ; mais tenons compte seulement du classement des documents comparés les uns aux autres, faisons-en une sériation d’après leurs cotes ; nous verrons alors que pour la collection A, qui paraissait si mal partagée, les solutions prennent un aspect meilleur ; presque tous les supérieurs sont au-dessus de la cote 36, et presque tous les inférieurs sont au-dessous ; il n’y a que 5 exceptions à cette règle. Il suffirait donc que M. Crépieux-Jamin modifiât un peu la valeur conventionnelle de sa classification, prît 36 comme ligne de partage, pour réduire ses erreurs de 12 à 5. La même méthode s’appliquant aux solutions de la collection B, laisserait subsister les 3 erreurs ; un total de 8 erreurs, au lieu de 14, élèverait le pourcentage de diagnostics justes de cet auteur à 87. C’est moins bon que pour les couples ; mais c’est bien meilleur que si on ne fait pas la correction indiquée.

M. Vié commet le même nombre de fautes, soit 16 pour les deux collections, ce qui lui fait 76 % de réponses justes. Je ne parviens pas à amender ses solutions en faisant la cor-

  1. M. Crépieux-Jamin, en étudiant de nouveau mes autographes, a émis un doute sur l’authenticité de l’écriture de A. Daudet, que je lui avais soumise. Bien que j’eusse de bonnes raisons de croire que je n’avais pas commis d’erreur d’attribution — car cette écriture provenait de corrections faites par A. Daudet à un de mes manuscrits — je soumis le cas à Madame Alphonse Daudet, la veuve de l’illustre romancier. À ma grande satisfaction, elle a reconnu l’écriture de son mari, mais l’a jugée déformée par la maladie ; pour cette dernière raison, je ne ferai pas état de ce document.