Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/82

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
74
LES MILLE ET UNE NUITS,

chée de vous donner lieu de lui faire une infidélité. »

Le prince Firouz Schah voulut protester à la princesse de Bengale qu’il étoit venu de Perse maître de son cœur ; mais dans le moment qu’il alloit prendre la parole, une des femmes de la princesse, qui en avoit l’ordre, vint avertir que le dîné étoit servi.

Cette interruption délivra le prince et la princesse d’une explication qui les eût embarrassés également, et dont ils n’avoient pas besoin. La princesse de Bengale demeura pleinement convaincue de la sincérité du prince de Perse ; et quant au prince, quoique la princesse ne se fût pas expliquée, il jugea néanmoins par ses paroles, et à la manière favorable dont il avoit été écouté, qu’il avoit lieu d’être content de son bonheur.

Comme la femme de la princesse tenoit la portière ouverte, la princesse de Bengale, en se levant, dit au prince de Perse, qui fit la même chose, qu’elle n’avoit pas coutume de dîner