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CONTES ARABES.

le prince ont été enlevés : la surprise où j’en ai été, et où j’en suis encore, m’a d’abord ôté la parole ; et quand j’ai été en état de m’en servir, il étoit déjà si éloigné qu’il n’eût pas entendu ma voix ; et quand il l’eût entendue, il n’eût pu gouverner le cheval pour le faire revenir, puisqu’il n’en savoit pas le secret, et qu’il ne s’est pas donné la patience de l’apprendre de moi. Mais, Sire, ajouta-t-il, il y a lieu d’espérer néanmoins que le prince, dans l’embarras où il se trouvera, s’apercevra d’une autre cheville, et qu’en la tournant le cheval aussitôt cessera de s’élever, et descendra du côté de la terre, où il pourra se poser en tel lieu convenable qu’il jugera à propos, en le gouvernant avec la bride. »

Nonobstant le raisonnement de l’Indien, qui avoit toute l’apparence possible, le roi de Perse alarmé du péril évident où étoit le prince son fils : « Je suppose, reprit-il, chose néanmoins très-incertaine, que le prince mon fils s’aperçoive de l’au-