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LES MILLE ET UNE NUITS,

cun qu’il y eut dans les écuries du sultan des Indes. Il le monta de bonne grâce, au grand plaisir de la fée ; et après lui avoir donné le dernier adieu, il partit.

Comme le chemin qui conduisoit à la capitale des Indes n’étoit pas long, le prince Ahmed mit peu de temps à y arriver. Dès qu’il y entra, le peuple, joyeux de le revoir, le reçut avec acclamation ; et la plupart se détachèrent et l’accompagnèrent en foule jusqu’à l’appartement du sultan. Le sultan le reçut et l’embrassa avec une grande joie, en se plaignant néanmoins d’une manière qui partoit de sa tendresse paternelle, de l’affliction où une longue absence l’avoit jeté.

« Cette absence, ajouta-t-il, m’a été d’autant plus douloureuse, qu’après ce que le sort avoit décidé à votre désavantage en faveur du prince Ali, votre frère, j’avois lieu de craindre que vous ne vous fussiez porté à quelqu’action de désespoir. »

« Sire, reprit le prince Ahmed,