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LES MILLE ET UNE NUITS,

ce Ahmed, et où la table étoit servie, étoit la dernière pièce du palais qui restoit à faire voir au prince ; elle n’étoit pas inférieure à aucune de toutes celles qu’il venoit de voir. En entrant, il admira l’illumination d’une infinité de bougies parfumées d’ambre, dont la multitude, loin de faire de la confusion, étoit dans une symétrie bien entendue, qui faisoit plaisir à voir. Il admira de même un grand buffet chargé de vaisselle d’or, que l’art rendoit plus précieuse que la matière ; plusieurs chœurs de femmes, toutes d’une beauté ravissante et richement habillées, qui commencèrent un concert de voix et de toutes sortes d’instrumens les plus harmonieux qu’il eût jamais entendus. Ils se mirent à table ; et comme Pari-Banou prit un grand soin de servir au Prince Ahmed des mets les plus délicats, qu’elle lui nommoit à mesure, en l’invitant à en goûter ; et comme le prince n’en avoit jamais entendu parler, et qu’il les trouvoit exquis, il en faisoit l’é-