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CONTES ARABES.

livrer qu’à celui qui en comptera la somme. »

« Il faut donc, reprit le prince Houssain, qu’il soit précieux par quelqu’endroit qui ne m’est pas connu. »

« Vous l’avez deviné, Seigneur, repartit le crieur, et vous en conviendrez quand vous saurez qu’en s’asseyant sur ce tapis, aussitôt on est transporté avec le tapis où l’on souhaite d’aller, et l’on s’y trouve presque dans le moment, sans que l’on soit arrêté par aucun obstacle. »

Ce discours du crieur fit que le prince des Indes, en considérant que le motif principal de son voyage, etoit d’en rapporter au sultan son père quelque rareté singulière dont on n’eût pas entendu parler, jugea qu’il n’en pouvoit acquérir aucune dont le sultan dut être plus satisfait.

« Si le tapis, dit-il au crieur, avoit la vertu que tu lui donnes, non-seulement je ne trouverois pas que ce seroit l’acheter trop chèrement que d’en donner les quarante bourses