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LES MILLE ET UNE NUITS,

Le prince, attendri de la triste situation où il vit sa chère princesse, n’eut pas besoin d’autres marques pour comprendre que sa maladie étoit feinte, et que c’étoit pour l’amour de lui qu’elle se trouvoit dans une contrainte si affligeante. Il descendit du cabinet ; et après avoir rapporté au sultan de quelle nature étoit la maladie de la princesse, et qu’elle n’étoit pas incurable, il lui dit que pour parvenir à sa guérison, il étoit nécessaire qu’il lui parlât en particulier, et seul à seul ; et quant aux emportemens où elle entroit à la vue des médecins, il espéroit qu’elle le recevroit et l’écouteroit favorablement.

Le sultan fit ouvrir la porte de la chambre de la princesse, et le prince Firouz Schah entra. Dès que la princesse le vit paroître, comme elle le prenoit pour un médecin, dont il avoit l’habit, elle se leva comme en furie, en le menaçant et en le chargeant d’injures. Cela ne l’empêcha pas d’approcher ; et quand il fut assez