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CONTES ARABES.

cidens qui lui sont arrivés ; et quoi que vous en puissiez dire, je suis persuadé qu’ils sont véritables. Mais laissons-le parler, nous allons être éclaircis par lui-même, qui de nous deux lui rend justice. »

» Après le discours de ces deux amis, je pris la parole, et en la leur adressant également : « Seigneurs, leur dis-je, je me condamnerois à un silence perpétuel sur l’éclaircissement que vous me demandez, si je n’étois certain que la dispute que vous avez à mon occasion, n’est pas capable de rompre le nœud d’amitié qui unit vos cœurs. Je vais donc m’expliquer, puisque vous l’exigez de moi. Mais auparavant, je vous proteste que c’est avec la même sincérité que je vous ai exposé ci-devant ce qui m’étoit arrivé. »

» Alors je leur racontai la chose de point en point, comme votre Majesté l’a entendue, sans oublier la moindre circonstance.

» Mes protestations ne firent pas assez d’impression sur l’esprit de Saadi