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LES MILLE ET UNE NUITS,

se souvint de moi. Il dit à Saadi : « Nous ne sommes pas loin de la rue où demeure Hassan Alhabbal ; passons-y, et voyons si les deux cents pièces d’or que vous lui avez données, ont contribué en quelque chose à le mettre en chemin de faire au moins une fortune meilleure que celle dans laquelle nous l’avons vu. »

« Je le veux bien, reprit Saadi : il y a quelques jours, ajouta-t-il, que je pensois à lui en me faisant un grand plaisir de la satisfaction que j’aurois en vous rendant témoin de la preuve de ma proposition. Vous allez voir un grand changement en lui, et je m’attends que nous aurons de la peine à le reconnoître. »

» Les deux amis s’étoient déjà détournés, et ils entroient dans la rue en même temps que Saadi parloit encore. Saad qui m’aperçut de loin le premier, dit à son ami : « Il me semble que vous prenez gain de cause trop tôt. Je vois Hassan Alhabbal, mais il ne me paroît aucun changement en sa personne. Il est aussi mal