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CONTES ARABES.

tiés ou dissipés, que son arrivée à l’armée. Cette action qui rendit son nom célèbre dans toute l’étendue du royaume, ne changea point son cœur. Il revint victorieux, mais aussi affable qu’il avoit toujours été. Il y avoit déjà plusieurs années qu’Aladdin se gouvernoit comme nous venons de le dire, quand le magicien qui lui avoit donné sans y penser, le moyen de s’élever à une si haute fortune, se souvint de lui en Afrique où il étoit retourné. Quoique jusqu’alors il se fût persuadé qu’Aladdin étoit mort misérablement dans le souterrain où il l’avoit laissé, il lui vint néanmoins en pensée de savoir précisément quelle avoit été sa fin. Comme il étoit grand géomancien, il tira d’une armoire un quarré en forme de boîte couverte dont il se servoit pour faire ses observations de géomance. Il s’assit sur son sofa, mit le quarré devant lui, le découvrit ; et après avoir préparé et égalé le sable, avec l’intention de savoir si Aladdin étoit mort dans le souterrain,