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CONTES ARABES.

excèdent la valeur de mille pièces d’or ; il a la liberté de vendre à sa fantaisie toutes celles qui sont d’un prix inférieur. Aucune marchandise étrangère, de quelque qualité qu’elle soit, ne peut entrer dans ce pays sans passer entre les mains de votre père ; c’est lui seul qui en règle la destination, et aucun ballot ne sauroit sortir de cette ville sans sa permission. L’étendue de son commerce et la confiance dont il a su s’environner, lui ont procuré des richesses incalculables. »

« Dieu soit loué, s’écria Alaeddin, de m’avoir donné pour père un homme aussi distingué ! Mais, Madame, pourquoi donc m’avez-vous fait élever dans un souterrain, et m’y avez-vous laissé renfermé si long-temps ? »

« Nous ne vous y avons placé, mon cher fils, lui répondit sa mère, que pour vous soustraire à la maligne influence des regards des méchans ; car ce qu’on dit des funestes effets de cette influence n’est que