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LES MILLE ET UNE NUITS,

de Samandal, et nous aurons bientôt appris s’il est toujours aussi peu traitable qu’il l’a été. »

Quelqu’étroitement que le roi de Samandal eût été gardé jusqu’alors depuis sa captivité par les ordres du roi Saleh, il avoit toujours été traité néanmoins avec beaucoup d’égards, et il s’étoit apprivoisé avec les officiers qui le gardoient. Le roi Saleh se fit apporter un réchaud avec du feu, et il y jeta une certaine composition en prononçant des paroles mystérieuses. Dès que la fumée commença à s’élever, le palais s’ébranla, et l’on vit bientôt paroître le roi de Samandal avec les officiers du roi Saleh qui l’accompagnoient. Le roi de Perse se jeta aussitôt à ses pieds, et en demeurant le genou en terre : « Sire, dit-il, ce n’est plus le roi Saleh qui demande à votre Majesté l’honneur de son alliance pour le roi de Perse ; c’est le roi de Perse lui-même qui la supplie de lui faire cette grâce. Je ne puis me persuader qu’elle veuille être la cause de la