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LES MILLE ET UNE NUITS,

promenant dans le jardin, lorsque le bruit que deux oiseaux faisoient sur un arbre, l’obligèrent de lever la tête et de s’arrêter.

Camaralzaman vit avec surprise que ces oiseaux se battoient cruellement à coups de bec, et qu’en peu de momens, l’un des deux tomba mort au pied de l’arbre. L’oiseau qui étoit demeuré vainqueur, reprit son vol et disparut.

Dans le moment, deux autres oiseaux plus grands, qui avoient vu le combat de loin, arrivèrent d’un autre côté, se posèrent, l’un à la tête, l’autre aux pieds du mort, le regardèrent quelque temps en remuant la tête d’une manière qui marquoit leur douleur, et lui creusèrent une fosse avec leurs griffes, dans laquelle ils l’enterrèrent.

Dès que les deux oiseaux eurent rempli la fosse de la terre qu’ils avoient ôtée, ils s’envolèrent, et peu de temps après, ils revinrent en tenant au bec, l’un part une aile, et l’autre par un pied, l’oiseau meurtrier qui faisoit