commandement, qu’elle vouloit s’embarquer en personne le lendemain à une heure de jour.
Le commandant fit ses diligences : il assembla les capitaines, les autres officiers, les matelots, les soldats ; et tout fut embarqué à l’heure qu’elle avoit souhaité. Elle s’embarqua ; et quand son escadre fut hors du port et à la voile, elle déclara son intention au commandant. « Je veux, dit-elle, que vous fassiez force de voiles, et que vous donniez la chasse au vaisseau marchand qui partit de ce port hier au soir. Je vous l’abandonne si vous le prenez ; mais si vous ne le prenez pas, votre vie m’en répondra. »
Les dix vaisseaux donnèrent la chasse au vaisseau de Behram deux jours entiers, et ne virent rien. Ils le découvrirent le troisième jour à la pointe du jour ; et sur le midi, ils l’environnèrent de manière qu’il ne pouvoit pas échapper.
Dès que le cruel Behram eut aperçu les dix vaisseaux, il ne douta pas