Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/153

Cette page a été validée par deux contributeurs.
143
CONTES ARABES.

Dans l’impatience et dans l’alarme où la reine Margiane fut alors, elle alla le chercher elle-même à la lumière des flambeaux ; et comme elle eut aperçu que la porte du jardin étoit ouverte, elle y entra et le parcourut avec ses femmes. En passant près du jet d’eau et du bassin, elle remarqua une babouche[1] sur le bord du gazon, qu’elle fit ramasser, et elle la reconnut pour une des deux du prince, de même que ses femmes. Cela joint à l’eau répandue sur le bord du bassin, lui fit croire que Behram pourroit bien l’avoir fait enlever. Elle envoya savoir dans le moment s’il étoit encore au port ; et comme elle eut appris qu’il avoit fait voile un peu avant la nuit, qu’il s’étoit arrêté quelque temps sur les bords, et que sa chaloupe étoit venue faire de l’eau dans le jardin, elle envoya avertir le commandant de dix vaisseaux de guerre qu’elle avoit dans son port toujours équipés et prêts à partir au premier

  1. Soulier du Levant.