Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.
83
CONTES ARABES.

la garde du calife : tous ces gens-là n’engendrent point de mélancolie ; ils ne sont ni fâcheux ni querelleurs ; plus contens de leur sort que le calife au milieu de toute sa cour, ils sont toujours gais, prêts à chanter et à danser, et ils ont chacun leur chanson et leur danse particulière, dont ils divertissent toute la ville de Bagdad ; mais ce que j’estime le plus en eux, c’est qu’ils ne sont pas grands parleurs, non plus que votre esclave qui a l’honneur de vous parler. Tenez, Seigneur, voici la chanson et la danse de Zantout qui frotte le monde au bain ; regardez-moi, et voyez si je sais bien l’imiter… »

Scheherazade n’en dit pas davantage, parce qu’elle remarqua qu’il étoit jour. Le lendemain, elle poursuivit sa narration dans ces termes :