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CONTES ARABES.

sent de tout ce qui s’y trouvera : je vous ferai même donner du vin tant que vous en voudrez, car j’en ai d’excellent dans ma cave ; mais il faut que vous acheviez promptement de me raser ; et souvenez-vous qu’au lieu que mon père vous faisoit des présens pour vous entendre parler, je vous en fais moi pour vous faire taire. »

» Il ne se contenta pas de la parole que je lui donnois. « Dieu vous récompense, s’écria-t-il, de la grâce que vous me faites ; mais montrez-moi tout-à-l’heure ces provisions, afin que je voie s’il y aura de quoi bien régaler mes amis : je veux qu’ils soient contens de la bonne chère que je leur ferai. » « J’ai, lui dis-je, un agneau, six chapons, une douzaine de poulets, et de quoi faire quatre entrées. » Je donnai ordre à un enclave d’apporter tout cela sur-le-champ avec quatre grandes cruches de vin. » « Voilà qui est bien, reprit le barbier ; mais il faudroit des fruits et de quoi assaisonner la viande. » Je lui fis encore