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CONTES ARABES.

souhaitoit, et s’il lui étoit arrivé quelque chose.

« Dites-moi, reprit la princesse, qu’est devenu le jeune homme que j’aime de tout mon cœur, qui a couché cette nuit avec moi ? » « Princesse, répondit la nourrice, nous ne comprenons rien à votre discours, si vous ne vous expliquez davantage. »

« C’est, reprit encore la princesse, qu’un jeune homme, le mieux fait et le plus aimable qu’on puisse imaginer, dormoit près de moi cette nuit ; que je l’ai caressé long-temps, et que j’ai fait tout ce que j’ai pu pour l’éveiller sans y réussir : je vous demande où il est ? »

« Princesse, repartit la nourrice, c’est sans doute pour vous jouer de nous ce que vous en faites. Vous plaît-il de vous lever ? » « Je parle très-sérieusement, répliqua la princesse, et je veux savoir où il est. » « Mais, princesse, insista la nourrice, vous étiez seule quand nous vous couchâmes hier au soir, et personne n’est entré pour coucher avec vous, que