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CONTES ARABES.

fait que pour tâcher de vous appaiser. Il faut que ce soit un songe ; prenez-y garde, je vous en conjure, et rappelez vos sens. »

« Sire, repartit le prince, je serois indigne à jamais des bontés de votre Majesté, si je n’ajoutois pas foi à l’assurance qu’elle me donne. Mais je la supplie de vouloir bien se donner la patience de m’écouter, et de juger si ce que j’aurai l’honneur de lui dire est un songe. »

Le prince Camaralzaman raconta alors au roi son père de quelle manière il s’étoit éveillé. Il lui exagéra la beauté et les charmes de la dame qu’il avoit trouvée à son côté, l’amour qu’il avoit conçu pour elle en un moment, et tout ce qu’il avoit fait inutilement pour la réveiller. Il ne lui cacha pas même ce qui l’avoit obligé de se réveiller et de se rendormir, après qu’il eut fait l’échange de sa bague avec celle de la dame. En achevant enfin, et en lui présentant la bague qu’il tira de son doigt : « Sire, ajouta-t-il, la mienne ne