Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/462

Cette page a été validée par deux contributeurs.
454
LES MILLE ET UNE NUITS,

les canaux, les cascades, les bosquets plantés d’arbres à perte de vue, où le soleil ne pénètre jamais, le tout d’une ordonnance différente en chaque jardin. Le roi Gaïour enfin a fait voir que l’amour paternel seul lui a fait faire une dépense presque immense.

« Sur la renommée de la beauté incomparable de la princesse, les rois voisins les plus puissans envoyèrent d’abord la demander en mariage par des ambassades solennelles. Le roi de la Chine les reçut toutes avec le même accueil ; mais comme il ne vouloit marier la princesse que de son consentement, et que la princesse n’agréoit aucun des partis qu’on lui proposoit, si les ambassadeurs se retiroient peu satisfaits, quant au sujet de leur ambassade, ils partoient au moins très-contens des civilités et des honneurs qu’ils avoient reçus.

« Sire, disoit la princesse au roi de la Chine, vous voulez me marier, et vous croyez par-là me faire un grand plaisir. J’en suis persuadée, et je vous en suis très-obligée. Mais où