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CONTES ARABES.

gnificence l’attira ; et elle fut plus surprise qu’auparavant de voir que quelqu’un y étoit couché.

Le prince Camaralzaman avoit le visage à demi caché sous la couverture. Maimoune la leva un peu, et elle vit le plus beau jeune homme qu’elle eût jamais vu en aucun endroit de la terre habitable qu’elle avoit souvent parcourue. « Quel éclat, dit-elle en elle-même, ou plutôt quel prodige de beauté ne doit-ce pas être, lorsque les yeux que cachent des paupières si bien formées, sont ouverts ! Quel sujet peut-il avoir donné pour être traité d’une manière si indigne du haut rang dont il est ! » Car elle avoit déjà appris de ses nouvelles, et elle se douta de l’affaire.

Maimoune ne pouvoit se lasser d’admirer le prince Camaralzaman ; mais enfin, après l’avoir baisé sur chaque joue et au milieu du front sans l’éveiller, elle remit la couverture comme elle étoit auparavant, et prit son vol dans l’air. Comme elle se fut élevée bien haut vers la moyenne