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CONTES ARABES.

ser. » « Si vous voulez prendre la peine de venir chez moi, repartit l’homme, je vous donnerai volontiers l’assistance que je pourrai. »

À cette offre obligeante, le joaillier se tourna du côté du prince de Perse, et lui dit à l’oreille : « Cet homme, prince, comme vous le voyez, ne nous connoît pas, et nous avons à craindre que quelqu’autre ne vienne et ne nous connoisse. Nous ne devons pas, ce me semble, refuser la grâce qu’il veut bien nous faire. » « Vous êtes le maître, reprit le prince, et je consens à tout ce que vous voudrez. »

L’homme qui vit que le joaillier et le prince de Perse consultoient ensemble, s’imagina qu’ils faisoient difficulté d’accepter la proposition qu’il leur avoit faite. Il leur demanda quelle étoit leur résolution. « Nous sommes prêts à vous suivre, répondit le joaillier : ce qui nous fait de la peine, c’est que nous sommes nus, et que nous avons honte de paroître en cet état. »