Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.
33
CONTES ARABES.

tre en vente au bezestein ? Je lui répondis qu’oui. « Et est-il vrai, reprit-il, que vous le voulez livrer pour cinquante scherifs ? » J’en demeurai d’accord. « Hé bien, dit-il alors d’un ton moqueur, qu’on lui donne la bastonnade : il nous dira bientôt avec son bel habit de marchand, qu’il n’est qu’un franc voleur ; qu’on le batte jusqu’à ce qu’il l’avoue. » La violence des coups de bâton me fit faire un mensonge : je confessai, contre la vérité, que j’avois volé le collier ; et aussitôt le lieutenant de police me fit couper la main.

» Cela causa un grand bruit dans le bezestein, et je fus à peine de retour chez moi, que je vis arriver le propriétaire de la maison. « Mon fils, me dit-il, vous paroissez un jeune homme si sage et si bien élevé, comment est-il possible que vous ayez commis une action aussi indigne que celle dont je viens d’entendre parler ? Vous m’avez instruit vous-même de votre bien, et je ne doute pas qu’il ne soit tel que vous me l’avez dit. Que