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LES MILLE ET UNE NUITS,

vée dès son enfance, et qu’elle se repose sur elle de toutes les emplettes qu’elle a à faire. Dans le dessein qu’elle a de se marier, elle a déclaré à l’épouse du Commandeur des croyans, qu’elle avoit jeté les yeux sur vous, et lui a demandé son consentement. Zobéïde lui a dit qu’elle y consentoit ; mais qu’elle vouloit vous voir auparavant, afin de juger si elle avoit fait un bon choix, et qu’en ce cas-là, elle feroit les frais de noces. C’est pourquoi, vous voyez que votre bonheur est certain. Si vous avez plu à la favorite, vous ne plairez pas moins à la maîtresse, qui ne cherche qu’à lui faire plaisir, et qui ne voudroit pas contraindre son inclination. Il ne s’agit donc plus que de venir au palais, et c’est pour cela que vous me voyez ici : c’est à vous de prendre votre résolution. » « Elle est toute prise, lui repartis-je, et je suis prêt à vous suivre partout où vous voudrez me conduire. » « Voilà qui est bien, reprit l’eunuque ; mais vous savez que les hommes n’entrent pas